Jean-Pierre Cordier Intro

Au 02 décembre 2015, la société MODENCIA a eu le plaisir d’accueillir une cinquantaine de participants, au sein du cadre multiculturel de l’Entrepôt à Paris, pour débattre sur le thème du « Management des risques, par les entreprises, sur leur chaîne de valeur ».

Tout au long de leurs échanges, nos intervenants ont cherché à nous aider à répondre à la problématique de la matinée posée en ces termes :

Comment se frayer un chemin vers une vigilance raisonnable,

dans un contexte où maîtriser les risques en entreprise devient,

plus qu’une obligation légale, un impératif de pérennité dans les affaires ?

Après un rappel sémantique et  juridique de la notion de Vigilance raisonnable (Due Diligence) exposé par Lauriane-Rosalie QUINIOU – Responsable environnement (QSE/RSE/SME) au sein du Cabinet MODENCIA – place a été faite aux témoignages des acteurs économiques.

Dans un premier temps, Mme Sophie LEYMERIGIE – Directrice qualité et sécurité au sein du Groupe ELIOR – et M. Marc JACOUTON – Directeur des relations extérieures et du Développement Durable pour le Groupe CEPOVETT – nous ont parlé de la manière dont leurs entreprises respectives gèrent les risques intrinsèquement liés à leur cœur de métier : risques sanitaires historiquement présents chez ELIOR et risques fournisseurs extrêmement patents dans l’univers du textile chez CEPOVETT. Comment d’ailleurs ne pas faire le lien avec les affaires du Horsegate qui a éclaboussé le monde de l’agroalimentaire et celle du Rana Plaza en matière d’usinage délocalisé dans le textile. Dans les deux cas, les risques réputationnels sont aussi des plus prégnants pour les deux corps de métier. Mme LEYMERIGIE nous précisera toutefois, que contrairement qu’à ce qu’a pu croire l’opinion publique, lors du scandale sur la « viande de cheval », ce n’était pas un problème de traçabilité qui s’était présenté sur le secteur mais un problème de fraude. La mise en place de la gestion des risques sur la chaîne de valeur est en effet bien plus complexe que ce que l’on nous laisse à voir. C’est en tout cas ce que Mme LEYMERIGIE a su nous démontrer, tout en nous prouvant, comme l’a fait M. JACOUTON : des solutions existent lorsque l’on a compris qu’il vaut bien mieux prévenir que guérir.

Dans un second temps, Mme Evelyne AUSTRUY – Responsable des achats durables et de la communication pour le Crédit Agricole SA – et M. Paul-Louis VILLEROY DE GALHAU- Responsable des ventes Grands Comptes France chez ENI – nous ont livré un témoignage sur le pouvoir vertueux de la Politique d’Achats Responsables mise en place chez un grand donneur d’ordre comme CASA. M. VILLEROY DE GALHAU nous a expliqué comment et dans quel contexte ils se sont retrouvés, au sein d’une PME, à devoir coller aux principes et normes d’achats responsables du Groupe Crédit Agricole, alors qu’ils venaient de se faire racheter par l’entreprise Italienne ENI. Ce double témoignage nous a permis de comprendre les enjeux des Politiques d’Achats Responsables pour les Grands Groupes mais aussi les retombées et vertus de cette démarche pour les plus petites entreprises, qui, comme il a été rappelé par une personne dans le public, font déjà bien souvent du Développement Durable et des achats responsables sans même s’en rendre compte.

Alors, les achats responsables sont-ils une solution pour maîtriser les risques sur sa chaîne de valeur ? La réponse est évidemment oui. Et les entreprises qui se sont lancées dans de telles démarches, dans des systèmes d’amélioration continue; ou qui, pour sauvegarder les emplois dans des pays plus pauvres comme Madagascar, ont internalisé leurs usines de fabrication – comme l’a fait CEPOVETT – ces entreprises appliquent-elles déjà les préceptes de la Due Diligence ? Là encore notre réponse est à l’affirmative.

Nous espérons que les exemples apportés par nos intervenants auront été inspirants pour nos participants. Nous avons aussi l’espoir que la présentation que M. Jean-Pierre CORDIER – Vice-Président du Global Compact France- a fait de cette institution ONUsienne en dernière partie de matinée, aura donné envie à ceux qui ne sont pas encore adhérents à cet organisme, de s’en rapprocher; le Global Compact étant une véritable référence pour toutes les entreprises qui se veulent exemplaires et éthiquement engagées.

De même, l’exposé des travaux et groupes de travail mis en place au sein de l’ObsAr, tels que Mme AUSTRUY nous en a parlé, sont des initiatives auxquelles vous aurez, nous le souhaitons, envie de vous associer.

Encore merci à tous nos intervenants pour la qualité et le dynamisme de leurs présentations.

Et merci à vous tous, pour votre présence lors de cette matinée d’échanges. Nous serons heureux de vous faire parvenir des invitations pour nos prochains événements en espérant que vous reviendrez nombreux.

Toute l’équipe MODENCIA
Intervention PL Villeroy